NGUYỄN Thái Huyền

NGUYỄN Thái Huyền est accueillie au CESSMA du 12 novembre 2018 au 21 décembre 2018 en qualité de chercheure dans le cadre du programme MOGPA "Make our planet great again". Ce programme a été lancé en mars 2018, coordonné par Campus France et financé par le ministère de l’Europe et des affaires Etrangères (MEAE) et le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (MESRI).

Étant professeur à l’Université d’Architecture de Hanoi, NGUYỄN Thái Huyền dirige l’Institute de formations et de coopérations internationales qui englobe la filière Licence-Master-Doctorat francophone. Diplômée de cette même université, elle est venue en France en 2003 compléter sa formation en projets urbains et aménagement à l’Ecole nationale d’architecture et paysage de Bordeaux et à l’Université de Bordeaux Montaigne. L’architecte a ainsi développé une vision humaniste de son métier. Elle s’intéresse davantage à l’urbanisme qu’à la construction.

Inspirée par son souvenir d’enfance, NGUYỄN Thái Huyền imagine un projet de recherche sur le fonctionnement de ces systèmes de collecte et recyclage des déchets en lien avec les dynamiques urbaines et la recomposition métropolitaine à Hanoi. En collaborant avec Sylvie Fanchette, géographe spécialiste des dynamiques de peuplement en Asie au sein du Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques (CESSMA), en 2017, l’IRD lui a octroyé un financement pour constituer une Jeune Equipe de recherche Associée à l’IRD « RecycUrbs-Viet » (http://www.recycurbs-viet.org). Ce projet a mis en œuvre un programme de recherche intitulé « Collecte et recyclage des déchets dans la ville de Hanoi : dynamiques urbaines et recomposition métropolitaine » (2017-2020).

Ce programme a pour objectif de comprendre le fonctionnement multidimensionnel du réseau des collecteurs informels de déchets recyclables de la ville de Hanoi, leur participation au recyclage des déchets de la ville et à l’intensité des relations ville-campagne. Il est analysé au regard de la métropolisation de la capitale, de l’accès des collecteurs au foncier urbain, et des systèmes de concurrence entre les différents acteurs pour contrôler les filières d’accès à la manne des déchets. Il s’intéresse à un système original en Asie, en raison de l’intéressement des habitants qui trient à la source les déchets recyclables pour les vendre aux points de collectes tenus par d’anciens collecteurs, qui à leur tour les revendent à des entreprises artisanales dans les clusters de villages de métier. Le projet contribue à compléter des lacunes dans les connaissances essentielles dans la façon de relever les défis de développement durable concernant la gestion de déchets.
Par ailleurs, ce projet vise à former par la recherche sur le terrain les étudiants des universités d’Architecture et du Génie Civile de Hanoi et des universités et Ecoles d’Architectures françaises partenaires, dont l’Université de Paris Diderot à la complexité des transformations urbaines, via la thématique des déchets. Il n’envisage pas uniquement de produire des résultats de recherche fondamentale, mais aussi opérationnels. Il vise à participer aux programmes de recherche développement pour accompagner la capacité de gestion des déchets et le processus de métropolisation de Hanoi sur le plan environnemental. Cette recherche servira à apporter une expertise aux politiques à venir en matière de gestion informelle des déchets et à faire de propositions d’aménagement des ateliers des recycleurs et collecteurs.Avec cette étude, Huyên espère éveiller les consciences et remettre l’environnement au cœur des préoccupations citoyennes.

Ce projet « RecycUrbs-Viet » a récemment fait l’objet d’un documentaire réalisé par Jean-Michel Boré (IRD Images). (https://www.youtube.com/watch?v=EEDMP1St2Yw).

En mai 2018, elle a été choisie pour présentée comme IRD Talent (http://www.vietnam.ird.fr/la-mediatheque/ird-talent/rencontre-avec-thai-huyen-nguyen-architecte-vietnamienne-responsable-de-la-jeai-recycurbs-viet).
Profondément attachée à la francophonie, la jeune chercheuse a obtenu en 2017 le Prix d’honneur de la Francophonie du Groupe des ambassades, délégations et institutions francophones au Vietnam (GADIF).