BAKHTI Nejwa

Géographie et aménagement du territoire (Géographie du genre)

La ville algérienne au féminin : entre interdits et espaces de liberté (Cas de la ville d’Oran)

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Sujet de Thèse

La ville algérienne au féminin : entre interdits et espaces de liberté (Cas de la ville d’Oran)

Directeur de thèse :

BUCAILLE Laetitia - Professeure de sociologie et Vice Présidente de l’INALCO

SOUIAH Sid Ahmed - Professeur - Université Oran 2 Ahmed Ben Ahmed et chercheur associé au CRASC Oran

Communications

Conférence aux 7èmes journées Géographique Algérienne ( le 02 et 03 mars 2020 Université Oran 2 Ahmed Ben Ahmed ) sur le thème Géographie du Genre, Sid Ahmed SOUIAH et Nejwa BAKHTI.

Résumé de thèse

La réflexion que nous présentons dans ce projet de thèse de Doctorat s’appuie sur un premier constat fait par Guy Di Méo (2012) qui estime que les femmes constituent un groupe remarquable encore sous le contrôle et la domination masculine. Et ce constat, particulièrement plus présent dans les pays de la rive Sud de la Méditerranée, nous invite à examiner comment ces femmes vivent l’espace géographique de la ville algérienne, ses rues, ses centralités héritées ou émergentes et ses lieux publics. L’argumentaire développé est nourri par les premières réflexions au cours d’une phase exploratoire et d’un état de l’art préliminaire à partir d’une première bibliographie Ainsi, pour réaliser ce travail, nous retenons comme terrain d’études une grande métropole urbaine, Oran, deuxième grande ville d’Algérie, une agglomération largement millionnaire, où la mobilité quotidienne des femmes se réalise plus facilement que dans d’autres villes algériennes, mais où l’accès inégalitaire à l’espace public demeure encore marqué par une forte différenciation entre les sexes (Denèfle S., 2004, Di Meo G. 2012, Leihman Frish S.,2009). C’est à travers des entretiens et avec des femmes de différents âges et de différentes catégories socioprofessionnelles que nous tenterons de comprendre la présence de ces murs invisibles qui freinent ou contrarient la mobilité de la femme au sein de la ville et contracte ses espaces de circulation et de fréquentation (Di Meo G ., 2011 ; Coutras J , 1996). D’où vient cette difficulté d’accès à la ville (Bulot, C. and Poggi, D . 2004) et y a-t-il des moyens pour y remédier ? Que peuvent apporter l’aménagement du territoire et les politiques publiques comme solutions durables pour réduire les inégalités sociales et spatiales et permettre aux femmes de se réapproprier certains morceaux de la ville réputés inaccessbles pour les femmes.

L’orientation théorique Ce projet de thèse explore des questions qui restent peu pratiquées par les géographes algériens, mais que les sociologues du même pays ont pu investir sans pour autant les rattacher à des lieux ou à des espaces de circulation, de fréquentation ou d’évitement. L’exploration scientifique et la complexité de cette thématique du fait qu’elle soit liée au genre, a d’abord émergé dans de nombreux travaux relatifs aux sciences sociales et humaines anglo-saxonnes Projet de thèse- 2 (McDowell L ., 2013) pour gagner ensuite les disciplines similaires des contrées européennes. Cependant, l’interrogation sur le genre en milieu urbain convoque des approches disciplinaires variées et complémentaires (d’ethnologues, de sociologues, de politistes et de géographes). Et c’est pour cette raison que le cadre théorique de référence pourrait s’articuler autour de la théorie de John Rawls qui traite de la justice spatiale (Rawls J ., 1971 ; Rawls J ., 2003, Bret B., 2006 , 2009 ), sur des bases rationnelles avec comme principe fondamental, celui de lutter contre les inégalités sociales en milieu urbain et notamment celles liées au genre. Considérant que la ville est un endroit paradoxal pour les femmes, constituant à la fois un lieu d’émancipation sociale et économique mais également un lieu de marginalisation et d’interdits puisque fragmenté par ce jeu de frontières invisibles que les femmes subissent ou s’infligent pour de multiples raisons qu’il est important d’élucider (Bourdieu P., 1979 et 1980 ; Di Meo G., 2012). La méthodologie envisagée : Nous préconisons des enquêtes qualitatives (entretiens semi-directifs, complétés par des enquêtes par questionnaires sur des cohortes de femmes (étudiantes, lycéennes, travailleuses de différents âges et de CSP, femmes au foyer) et qui graviteront autour de questions principales et de questions complémentaires tout en relançant les personnes enquêtées par des questions de clarification afin de les amener à fournir plus de détails et d’exemples sur leurs pratiques quotidiennes ou hebdomadaires de la ville ( Ghiglione R. and Matalon B .,1985).