Réserves minières et réserves de change
Programme 2018-2019

le mardi de 17h à 20h à l’EHESS, 54 bd Raspail 75006 Paris

Réserves minières et réserves de change

Séminaire de recherche

Coordination du séminaire :

  • Michèle Leclerc-Olive, chargée de recherche CNRS, IRIS/EHESS
  • Kako Nubukpo, enseignant-chercheur à l’Université de Lomé
  • Boris Samuel, chargé de recherche IRD, Université Paris Diderot, CESSMA
  • Bruno Théret, Directeur de recherche émérite CNRS, Université Paris Dauphine, IRISSO

Présentation
Les pays africains de la zone franc dont le sous-sol est riche en minerais précieux (en or notamment) semblent être pris en tenaille entre d’un côté l’obligation de déposer à la Banque de France la moitié de leurs réserves de change, et de l’autre l’impossibilité dans le contexte actuel de constituer des réserves d’or pour leur propre compte.
Le séminaire entend documenter cet apparent paradoxe qui repose davantage sur des choix politiques que sur des contraintes naturelles.
Les travaux ne manquent pas qui analysent cet aspect des politiques néolibérales consistant à faire de l’or une simple matière première (en 1971 Nixon suspend la parité or-dollar lui enlevant pour la première fois rôle monétaire de l’or initié il y a plusieurs milliers d’années) et à exiger des pays riches en ressources de libéraliser leur code minier afin d’attirer sur leur territoire les industries étrangères du secteur extractif.
Les travaux ne manquent pas non plus qui documentent la nécessité d’un débat sur la zone franc et ses répercussions sur les économies nationales et sous-continentales (Nubukpo et all., 2016). Kako Nubukpo, l’un des auteurs de Sortir l’Afrique de la servitude monétaire, « réclame qu’on ne déconnecte pas le débat monétaire du débat sur l’émergence ». Et on a le sentiment que l’émergence économique des pays africains n’est guère envisageable dans ce contexte de prédation des richesses minières et foncières (Leclerc-Olive, 2017).
L’objectif de ce séminaire, qui se tient pour la deuxième année consécutive, est de rapprocher ces deux corpus de recherche pour penser les liens entre ces deux phénomènes. Il s’agit d’analyser les pratiques, de clarifier les enjeux et, surtout, de resituer ces politiques dans le contexte d’interdépendance étroite entre les économies du Nord et du Sud (Mbembe, 2013, 2016).

Les séances auront lieu le mardi de 17 h à 20 h à l’EHESS, 54 bd Raspail 75006 Paris


Le programme de l’année 2018-2019 est le suivant :

  • Séance inaugurale du 4 décembre 2018 (salle A05_51)

Synthèse de la journée d’étude de juin 2018
Le Franc CFA : contestations et alternatives théoriques et populaires

Intervenants :
Makhoudia Diouf, Enseignant et coordonnateur du collectif Sortir du Franc CFA
Hélène Gombert, chargée de mission, Secteur international Fondation Jean Jaurès
Kako Nubukpo, économiste, ancien ministre togolais de la Prospective et de l’Evaluation des politiques publiques, enseignant-chercheur à l’Université de Lomé

  • 8 janvier 2019

Gouvernance de l’extraction, gouvernance de la prédation ?

Intervenants :
Michèle Leclerc-Olive, chargée de recherche CNRS, IRIS-EHESS : introduction sur le thème « L’extraction minière dans les pays de la zone franc : histoire, économie mondiale et sociologie locale. »
Laurent Duarte, coordinateur de la campagne « Tournons la page ! » : présentation autour du du rapport « Afrique : pas de démocratie sans justice fiscale ! », paru en 2017
Richard Banégas, Professeur à la Fondation Nationale des Sciences Politiques, SciencesPo CERI : présentation sur le développement de mouvements sociaux autour de l’extraction minière en Guinée.

Cette séance portera sur la demande de justice fiscale autour des activités extractives en Afrique. Après une introduction, elle s’appuiera sur la présentation du rapport produit par le Collectif Tournons la Page sur ce thème - ses résultats, mais aussi sa préparation et sa réception. A quels obstacles fait face l’accès à l’information sur les activités minières en Afrique ? La demande de justice fiscale est-elle l’objet de mouvements sociaux sur le continent africain ? Dans quelle mesure l’accès à l’information et la transparence peuvent-ils aider à faire évoluer les rapports de force ou compromis entre entreprises internationales, Etats africains et citoyens ? Les initiatives en faveur d’une meilleure "gouvernance de l’extraction" ne prennent-elles pas le risque de constituer une "gouvernance de la prédation", qui légitime l’extraction des richesses ?

  • 5 mars 2019

Extractivisme numérique

La séance, coordonnée par Bruno Théret (Paris Dauphine, IRISSO), s’interrogera sur l’émergence d’un « or numérique », à partir d’études de cas, notamment le bitcoin et/ou le big data

Intervenants :
A confirmer

  • 2 avril 2019

Dette souveraine et extraction minière

La séance étudiera l’économie politique de l’endettement souverain ainsi que les stratégies (licites et illicites) de mobilisation des ressources dans des pays disposant de recettes tirées de l’extraction minière.

Intervenants :
Olivier Vallée, Economiste interviendra sur le Congo
Boris Samuel, chargé de recherche IRD, Université Paris Diderot, CESSMA interviendra sur la Mauritanie.

  • 7 mai 2019

* La vision monétaire de Sylvanus Olympio

Intervenants :
Kako Nubukpo, économiste, ancien ministre togolais de la Prospective et de l’Evaluation des politiques publiques, enseignant-chercheur à l’Université de Lomé
Autre intervenant (à confirmer)

  • 4 juin 2019

* Journée d’étude

intervenants et programme à confirmer.